Carnet de Bord


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Samedi 28 Juillet 2001

Des faux flics nous piquent 1400F

  La ville est agréable, on dégotte Internet et un resto sympa, mais... on se fait contrôler par des faux policiers qui nous piquent de l'argent.

A l'hôtel !

  Que c'est bon d'avoir un chez-soi, même provisoire. Après ces jours de voyage, ces marches forcées à la recherche d'un endroit où dormir, l'hôtel, aussi trouées en soient les moquettes, apporte sa dose de réconfort. Nous prenons le thé pendant deux heures le matin, échaffaudant les plans de voyage. Nous ne sortons pas avant 14h.

  Premier objectif : faire des courses. On trouve un supermarché à l'occidentale, sur 3 étages, l'un des seuls. C'est le Monoprix local. On se fait servir par une charmante jeune russe aux dents de devant malheureusement noircies par les caries. On ne trouve pas de réchaud. Les gens ne savent pas où s'en procurer. Inquiétant.

  On découvre un bar à Américains (et Français), qui possède des connexions à Internet et même le moyen de téléphoner à l'international pour des prix très raisonnables (The Pub sur Chuy Propektisi) Vite, un petit mot à la famille pour dire que tout va bien. On a beau être aventuriers, on ne peut pas empêcher ceux qui restent de penser à vous. Alors autant les rassurer, puisque c'est possible.

 
  On passe un certains temps, ensuite, à chercher, puis à trouver la Maison du voyageur, connue grâce
au réseau français d'Ari Tolédano. En fait, ça n'a rien d'un office de tourisme clinquant. Une petite maison, vétuste. Pour l'heure, il n'y a personne. Les voisins, dans la cour, nous disent de repasser.

  Un restaurant joliment aménagé nous propose son éternelle soupe à manger (très bonne) et à écouter (beaucoup moins).

  On a l'impression qu'ils mettent la musique bien fort, exprès pour nous faire plaisir. A moins que ce ne soit le contraire, mais ce serait surprenant.
Les toilettes sont à la turque. Comme dans les brasseries parisiennes, direz-vous. Oui, mais à ceci près qu'on utilise encore des petits bouts de papier journal déchiré pour s'essuyer. Pour peu que l'encre tâche... Ici, on jette le papier utilisé à la poubelle, et non dans le trou. Curieux, il doit y avoir une explication que nous ignorons. En tous les cas, ça pue. C'est ça le dépaysement. Retournons à table, il y a le lakhman qui nous attend.

  Nous avons décidé de partir le lendemain pour quelques jours de randonnée d'entraînement, à Ala Archa, parc national situé à proximité de Bichkek. Ce sera dimanche : impossible de faire des courses, alors autant aller faire un tour. Nous avons pu monnayer des photocopies de cartes du coin. Mais nous n'aurons pas de réchaud. Nous jouerons les cow-boys, au feu de bois.

Faux flics, vrai fric

  La soirée agréable se prolonge jusque vers 21h. La nuit est tombée. On rentre, tous nos sacs de courses à la main. A 100 mètres de l'hôtel, on se fait interpeller par deux hommes. Ils nous présentent leur carte de policier. On a beau avoir des doutes, puisqu'ils sont en civil, allez reconnaître une vraie carte de flic d'une fausse dans un pays où vous vous venez de débarquer... Suit une longue fouille. «Vous n'avez pas bu d'alcool? Faites voir votre haleine?» «Mais pourquoi veulent-ils savoir cela, c'est interdit de boire ?» «Et la drogue ? Faites voir votre bras.» Curieux, il n'en regarde qu'un. «Vos passeports ?» «Aïe !» Nous savions que certains «hommes de loi» corrompus n'hésitaient pas à confisquer les passeports pour obtenir un bakchich. «Non, nous n'avons pas les passeports», répondons-nous de mauvaise foi; «Et ça, c'est quoi ? Ooooh, je croyais l'avoir laissé à l'hôtel...» Ca tourne mal. Finalement, après avoir tout inspecté, nous avoir fouillés, fait vider les sacs de courses, etc..., ils nous laissent repartir avec nos passeports en nous serrant la main. Nous sommes soulagés.

  «Je crois qu'il m'a pris de l'argent», avance Chris timidement. Le fait est : ils nous ont soulagés d'une bonne partie de nos billets pendant la fouille. Antoine et Chris en font les frais : 1400 F et des travellers chèques. Ce n'est pas qu'on soit très kolkhoziens dans l'âme, mais il va de soi que nous divisons les pertes par 5. C'est ça la Sécu, non ? Non seulement ça fait moins lourd à supporter pour les lésés, mais vous imaginez l'ambiance dans le groupe si on en était restés là ? Beuaaah !

  Difficile de trouver le sommeil après cela. La tension est longue à disparaître. Etienne, Antoine et Rémi prolongent les discussions tard dans la nuit, et pour mieux s'échapper d'un présent peu clément, ils parlent de politique française, de conseils généraux et autres blagues.


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