Carnet de Bord


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Mercredi 15 Août 2001

(Journée de Chris, Etienne et Rémi)

De la Vallée de la Téléti vers la Vallée de Karakol

  Pas de chance aujourd’hui : temps bouché, pluie et vent froid pour passer le col à 3800m, c’est physique.

Pas de chance climatique

  On se réveille à 5h30, et l’horizon que l’on découvre en sortant est tellement bouché que l’on se demande si on ne va pas se perdre en passant le col. Ce dernier est dans les nuages, ce qui signifie que le chemin est dans le brouillard. De plus, notre carte au 1/200 000 ( 1 cm représente 2 km ) n’est pas assez précise pour nous aider en cas de doute. On hésite donc, mais l’idée que ce temps puisse durer une semaine et que nous restions ici tout ce temps à manger nos boites de poissons fades et écœurantes est intenable : plutôt mourir dans le brouillard.

 

L’ascension

  Nous voilà donc partis sur un chemin hasardeux , qui longe plus ou moins un ruisseau. Chris s’énerve très consciencieusement contre le Ministère du Tourisme kirghize qui a déclaré l’année 2001 « année de la montagne » et qui n’a même pas balisé notre chemin. Il est vrai que l’on a du mal à suivre les quelques cairns jalonnant le sentier. Cependant, après deux bonnes heures d’effort, on arrive au col, il fait très froid, il pleut, il vente, bref, c’est la fête à la grenouille, et avec la vue imprenable qu’on a, notre seule satisfaction est d’arriver à saisir des abricots secs avec nos doigts gourds.

La descente

  Il nous tarde qu’elle se finisse, cette journée. Même si le paysage n’est pas dégueu, on jalouse par moments Antoine et Jérémie qui doivent être arrivés à Bichkek, d’autant plus qu’avec les cairns approximatifs, on se retrouve du mauvais côté du petit torrent qui se jette dans la rivière Karakol et obligés de fait à crapahuter dans un pierrier – rendu glissant par la pluie, ce qui n’arrange pas le genou d’Etienne. Pour cette raison, on plante la tente avant d’avoir atteint la rivière Karakol . Là, on mange, on lit, on joue aux courses de voitures et on discute de l’avenir proche, sous la pluie…


Mercredi 15 Août 2001

(Journée d'Antoine et Jérémie)

Il faut soigner Antoine !

  Antoine et Jérémie rentrent sur Bichkek. Après avoir débarqué dans un hôtel minable, Antoine parvient à se faire soigner à l'hôpital kirghize où tout se passe très bien grâce à Natacha qui nous a rejoint en fin d'après-midi.

 

Départ pour Bichkek

  On se lève vers 5h00 pour aller prendre le bus à 6h30. Le véhicule est un vieux car de l'Allemagne de l'Est qui est très confortable. Le bus s'arrête assez souvent sur le trajet, ce qui donne l'occasion d'aller acheter du pain et des beignets de pommes de terre pour calmer la faim chronique de Jérémie. Au cours du voyage, nous faisons la connaissance d'une jeune femme (Pinam) qui travaille comme institutrice à Bichkek et qui parle un peu l'anglais. Elle a appris cette langue récemment et elle est très heureuse de pouvoir la pratiquer un peu. Nous sommes également ravis de pouvoir échanger un peu plus que des sourires avec quelqu'un.

  Elle nous explique que son mari travaille dans l'assurance à Bichkek et qu'il gagne 10.000 soms par mois alors que son salaire d'institutrice est de 1.000 soms. Elle aimerait voyager à Moscou et même en Europe. En discutant des prix des billets d'avions, Pinam nous dit qu'avec ce que chacun d'entre nous a dépensé pour venir ici, il est possible de construire deux maisons au Kirghizistan. Elle nous demande également (c'est la question récurrente ici !) si nous sommes mariés et si nous avons des enfants. Non ! Eh bien tant mieux, car selon elle, les filles sont très jolies au Kirghizistan (c'est juste) et nous devrions chercher à mieux les connaître.

Arrivée à Bichkek

  Ca y est, nous sommes à Bichkek. Nous prenons congé de Pinam qui nous aide à prendre un taxi pour notre cher hôtel Sary Chelek. Une fois là-bas, finis les soucis : on va retrouver les charmantes serveuses du petit resto au rez-de-chaussée de l'hôtel Sary Chelek. Eh non, manque de bol ! Une troupe de jeunes tennismen (ils sont plus de 50) vient de débarquer le jour même pour une compétition d'une semaine ! Antoine a un peu les boules.

  On galère pendant deux heures pour trouver un coin où dormir car tout est complet. Finalement, nous finissons à l'hôtel Ak Say qui est plutôt crasseux et pas très accueillant. C'est pas la joie !

Il faut soigner le genou d'Antoine !

  Les nerfs de l'infortuné Antoine commencent à lâcher : il a mal au genou, a beaucoup marché, nous sommes fatigués et logés dans un hôtel minable. Pour courroner le tout, la bétadine d'Antoine a explosé dans son sac et tâché ses vêtements. Bref, la journée sent la « loose ».

  Heureusement, Jérémie tente de rassurer Antoine en lui expliquant qu'il sera bien soigné à l'hôpital Canadien (d'après le Lonely Planet, il s'agit d'un établissement géré par une compagnie minière canadienne, qui prend en charge les étrangers et accepte la carte VISA) ... mais pas de chance, en arrivant à l'hôpital, on nous explique que les étrangers ne sont plus pris en charge et qu'une consultation coûte 50 $ : Antoine est un homme au bord de la crise nerfs ! « Tranquille » explique Jérémie, le bâtiment du service consulaire français n'est pas loin, ils sauront quoi faire là-bas. Eh bien non, encore une fois la poisse nous suit, comme c'est le 15 Août l'administration est fermée.

Vers l'hôpital kirghize

  Aïe, Aïe, il va falloir aller à l'hôpital kirghize mais comment leur expliquer les choses. On pense alors que Natacha peut certainement nous aider. Comme on ne la trouve pas à la Maison du voyageur, nous devons lui téléphoner chez elle. Ouf, elle est là ! Notre petite fée Kirghize est vraiment géniale ! En 10 minutes, elle nous rejoint et nous emmène à l'hôpital. Le matériel est rudimentaire mais les locaux sont propres. Là, un jeune médecin, Ourlan, soigne facilement la plaie d'Antoine grâce à la traduction de Natacha. Le Stéri-Strip et les bons soins d'Etienne ont fait merveille, la plaie s'est bien refermée et il suffit juste de la nettoyer et d'attendre la cicatrisation. Notons que nous ne devons rien payer. Toutefois, il est évident que pour un problème de santé plus conséquent, il aurait été obligatoire d'être rapatrié en France. Dans ces pays, il ne faut malheureusement pas rigoler avec les problèmes de santé...

Tout s'arrange ?

  Nous expliquons à Natacha que nous sommes mal installés et elle nous propose alors de louer un appartement pour seulement 10 $ par jour, dans lequel il est possible de vivre à cinq. Il faut passer le lendemain à l'agence pour en savoir un peu plus. Soulagement ! Nous proposons à Natacha de l'inviter à manger, mais elle ne peut pas car elle dit accompagner des touristes en trek le lendemain. On se promet alors de se voir à son retour et nous repartons à notre hôtel, où après un petit resto sympa et un bon repas nous filons au lit en se disant que tout sera pour le mieux le lendemain.


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