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Carnet de Bord |
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Vendredi 10 Août 2001 La marche de la soif Marche interminable sous un soleil écrasant. Rencontre avec les chèvres et les chameaux. Puis, le bus et ses rencontres jusquà Karakol. Première nuit dans un camping de yourtes !
Il fait beau et chaud Réveil à 5h00 car une bonne vingtaine de kilomètres reste à parcourir avant de reprendre le bus pour Karakol. Après le coucher de soleil sur la gauche du lac, nous avons loccasion dassister au lever de soleil (ce qui est plutôt rare quand on a lhabitude des grasses mat) sur la droite cette fois. Fatalement, nous traînons car il est bien dur de quitter ce site. Nous décollons à 7h30 Et nous marchons, marchons, marchons sur une piste interminable dans une zone plutôt désertique. Le temps superbe nous permet de voir les montagnes aux sommets enneigés entourant le lac. Plus près, ce sont des petites collines complètement nues, ravinées par la pluie. Nous traversons un nombre incalculable de rivières asséchées, et notre petit groupe sétale au fil des kilomètres parcourus. 11h : nous faisons une pause. Nous ne savons pas exactement où nous sommes et combien de kilomètres il reste à parcourir. Il fait très chaud et leau commence à manquer très sérieusement. Nous rencontrons alors une famille kirghize, dont le père regardant notre carte nous indique quil reste encore 20 km à parcourir (!) mais quil existe un raccourci emprunté par les voitures. La marche de la soif Le raccourci trouvé, nous navons plus que du khumys pas très frais à boire et deux litres deau du lac. Le chemin (une rivière à sec) plus que tortueux senfonce dans des gorges. Surprise au détour dun virage : un gigantesque troupeau de chèvres et son berger, comme sortis de nulle part, occupent toute la rivière (bien 30 m de large). Plus loin, Etienne et Rémi croient à un mirage mais ce sont bien des chameaux qui se profilent dans le lit dun affluent.
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Le soleil tape et nous marchons
dans les dernières flaques dombre. Ceux qui ne supportent
pas le lait de jument doivent essayer leau du lac. Or celle-ci
est légèrement salée et a plusieurs effets Kiss
Kool. Le premier, ça rafraîchit. Le second, cest
immonde ! Le troisième, cest leffet bouche pâteuse
qui fait croire qu'on a avalé une salière, effet qui
dure plusieurs minutes. Il ne nous reste plus quà suivre
les conseils dEtienne : essayer de ne respirer que par le nez. Bref, ce chemin nen finit
plus, et on croit mourir de soif, on veut que ça finisse mais
ça va durer près de deux heures avec le soleil au zénith
! Après les gorges, cest une immense vallée avec
comme maison, une ferme en ruine et point dautre chemin. Nous
croisons des Kirghizes entassés sur un pick-up et nous leur
demandons quelle distance nous sépare du village. Apparemment,
ils ne nous ont pas compris, car hilares, ils nous indiquent que le
village est bien dans notre direction et repartent aussi sec. On repart,
moribonds. Enfin, le village apparaît. A boire et vite. Comme
nous ne pouvons pas boire deau courante (il faut 1h aux pastilles
pour purifier leau), nous sommes heureux de trouver et de dévaliser
un magasin : 10 litres de soda et une pastèque seront immédiatement
engloutis pour étancher notre soif. Karakol Nous nous installons tant bien que
mal dans le bus, bondé comme dhabitude. Antoine utilise
ses talents de discuteur universel et entame la conversation avec
un couple de Français étonnamment présents dans
le bus, Etienne utilise ses talents de mime et ses notions de kirghize
pour charmer une jeune Kirghize qui bredouille quelques mots danglais.
Ensemble, ils passeront plusieurs fois les chiffres kirghizes de un
à 20 et nous apprendrons tous à nous présenter
en kirghize. Sa mère nous invitera (moyennant finance !) mais
elles habitent trop loin de Karakol
Nous y arrivons et nous
sommes un peu perdus. Un petit groupe se forme autour de nous et nous
indique la rue dans laquelle nous nous trouvons (les plans du Lonely
Planet sont sommaires). Puis nous recherchons un hôtel. Le premier
est jugé trop cher et le second, trouvé près
du stade après une interminable marche dans la ville, na
pas de douches. Il est temps de trouver quelque chose car on en a
ras la casquette de traîner les sacs. |