Carnet de Bord


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Jeudi 26 Juillet 2001

Long périple, d'aéroport en aéroport

  14h d'attente à l'aéroport de Moscou. On dort, on mange. Premières bouffées d'est. Le tupolev se fait menaçant.

Aéroport de Moscou

  L'arrivée en Russie se fait au petit matin. Nous nous préparons à patienter 14h pour avoir notre correspondance pour Bichkek. Ce sera peut-être plus. On voit aujourd'hui des avions décoller avec 5h de retard...
  Première priorité : dormir. Le départ de nuit, le court trajet, entrecoupé du repas et le décalage horaire de deux heures n'ont laissé que peu de sommeil. Les tapis de sol s'avèrent très utiles.

  Vers midi, les estomacs criant famine, on fait route vers la salle de restauration pour voyageurs en transit, munis des tickets qu'on nous a fourni à l'arrivée. Le repas qui nous est servi (dans le cadre du transit) nous plonge dans des habitudes déjà rencontrées, pour certains d'entre nous, au cours de séjours dans des pays de l'Est, ex-soviétiques. Il faut attendre une demi-heure que quelqu'un s'intéresse à nous, une fois installés à une table. On est finalement servis comme à la cantine (il fallait certainement patienter pour que la soupe chauffe).

  De la soupe donc, bonne, dans des assiettes de grands-mères avec des morceaux de pain dedans. Et puis, des oeufs durs qui ont au moins une semaine. Et puis, un peu de riz et de porc au pruneau (un seul) et rondelle de concombre (une seule). Le tout, plutôt froidissant. Un jus d'orange au goût de chimique (genre sparadrap sur le doigt). C'est un repas de transit, mais pas vraiment intestinal. L'endroit résonne de tubes «internationaux», la crème des stars ou plutôt les stars crèmeuses et leur soupe musicale (qui à la différence de celle que nous mangeons n'est pas de la soupe de vieux croûtons) : Britney Spears, Mylène Farmer, de l'espagnol, du russe. Il devait y avoir un dessert mais le service semble terminé. On repart siester.

  Il n'est jamais bon de ne vivre qu'avec des préjugés sur le monde, de le croire figé, résumé à la photo d'un livre d'images. Toutefois, pour avoir déjà passé quelques frontières par le passé, nous savons maintenant que les clichés ne naissent jamais par hasard. Et une journée au contact des Russes, même dans un aéroport international, suffit à le confirmer. Il y a bien sûr les physiques : petits yeux, légèrement bridés, chez certains hommes, pommettes saillantes chez les femmes. Et les habitudes : le service décrit plus haut en est l'illustration.

20h30 Aéroport 2 dans le Tupolev

  Ca y est ! Voici venu le vol fatidique. Nous sommes dans un Tupolev bondé. La journée a été ponctuée de blagues de mauvais goût sur un crash éventuel. Il y a quelques semaines, un Tupolev s'est écrasé en Sibérie : 143 morts. D'où notre humour noir sur le sujet.

  Les quelques éléments aperçus ne nous rassurent pas vraiment. Un bus navette nous a amenés à cet aéroport de seconde zone, en plein travaux. Nous avons traversé un «cimetière» d'avions : tout ce qu'il faut pour nous mettre en appétit. Carcasses sans réacteurs, tôles rouillées, etc.
  Décollage... Sensations fortes, surtout dans les virages où l'on penche... fortement.
  La porte de secours à côté de Chris ne semble pas complètement hermétique. Elle finit par se couvrir de givre, au niveau de la fente d'ouverture. Hum... !

  Des pêcheurs finlandais voyagent avec nous. Ils font le trajet avec leurs cannes à pêche pour aller voir à quoi ressemble le poisson kirghize. Pourquoi pas. Dans l'avion, ils picolent sec. La vodka descend. Aussi, l'explication n'est pas des plus diplomates quand l'un d'entre eux abaisse son siège sur la tête d'Etienne qui dormait derrière, appuyé contre la tablette. C'est dur la cohabitation, surtout dans ces petits avions.

*Bon à savoir : les Tupolev sont de petits avions. Aussi, le poids des bagages est-il limité à 20 kg par personne. Attention si vous voulez ramener des tapis !


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