Il y a longtemps loin dici
Au tout début, il y a eu
des Scythes (du Vème siècle avant JC au Vème
siècle après) qui ont donné un peu de fil à
retordre à Alexandre le Grand au IVème S avant JC.
Puis, du Vème S au Xème S, le pays fut sous
contrôle dalliances turques, qui ont viré en 751
les Chinois Tang de lAsie Centrale, à laide dalliés
arabes et tibétains. Faut dire que le Tang, cest pas
bon, hein ?
Puis, du Xème au XIIème S, les Turcs Karakhanids
ont apporté lIslam.
Mais doù ils viennent alors ?
Les ancêtres des Kirghizes
nous viennent surtout de Sibérie où ils habitaient jusquau
milieu du Xème siècle, quils ont fuie pour le
Tien Chan, suite à quelques incursions mongoles, immigration
accélérée par le cruel Genghis Khan au XIIIème
S.
En 1685, alors que Bach voyait le jour (quizz sur les dates à la fin du chapitre), les Mongols Oyrats ont chassé tout ce monde dans la vallée de Fergana, le Pamir et ce qui est aujourdhui le Tadjikistan. En 1758, les Mandchous (Qing) ont viré les méchants, les Kirghizes devenant sujets de la Chine, qui les laissera vaquer à leur vie de nomades.
Là où les Russes arrivent
Puis, au XVIIIème S, les Kokands et plus tard les Russes (au XIXème S), se sont fait pressants et des alliances ont été alors passées avec lun ou lautre. En 1865, les Russes défont les Kokands à Tashkent. Cest le début de la mainmise russe sur le pays.
En 1916, cest la révolte, réprimée dans le sang : 768 000 kirghizes furent tués, 120 000 par la suite et 120 000 ont fui en Chine.
En 1918, après la révolution russe, la Kirghizie devient une partie de la République Soviétique Socialiste Autonome (RSSA pour les fans des initiales) du Turkestan, puis intégrée dans une région à part entière (Kara-Kirghizie qui comprend aussi le Kazakhstan) en 1924.
En 1936, cest une région soviétique à part entière : la Kirghizie Soviétique.
La fin du nomadisme
En 1920, suite aux réformes de la terre, de nombreux nomades se sédentarisent, mouvement accéléré en 1930 par les campagnes cruelles de collectivisation. Lélite kirghize est également envoyée remplir les goulags staliniens.
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Durant la perestroïka, sous
Gorbatchev, quelques groupes, tel Ashar (aide mutuelle) sont créés
pour lutter contre le chômage ou le manque de logements. Ce
dernier est la cause de violences interethniques entre Ouzbeks et
Kirghizes à Osh et Özghön en 1990 dans une enclave
à majorité Ouzbek coincée en Kirghizie. 300
personnes sont tuées.
Forcément, ça a porté un rude coup au
Premier Secrétaire du parti communiste kirghize (PCK), élu
à la mode russe en février 1990.
Un compromis est trouvé avec un nouveau candidat,
Askar Akaev, physicien et membre de lAcadémie des Sciences
kirghize. Akaev réforme alors le système exécutif
et les institutions qui sadaptent à une volonté
dune politique et dune économie libérales.
Ces réformes radicales inquiètent plutôt les
pays voisins restés bien conservateurs. Akaev échappe
à une tentative de destitution lors du putch à Moscou
en août 1991 et démissionne du PCK, aussitôt
dissout.
Le 31 août 1991, la Kirghizie est le premier état
dAsie Centrale à accéder à lindépendance.
Six semaines après, Akaev est à nouveau élu
président, sans connaître de véritable adversaire.
Le 5 mai 1993, cest une toute nouvelle constitution
kirghize qui met fin à lère communiste.
En 1996 et en 2001, Akaev est encore élu président.
Petite anecdote pour son élection en 2001 : les candidats
devaient passer un test en kirghize pour être éligible
et seul Akaev a pu réussir. Cest plus facile de gagner
comme ça, non ?
Considéré au lendemain de son indépendance
comme un pionnier des réformes démocratiques, le régime
a vite retrouvé les vieux réflexes despotiques en
censurant la presse et en réprimant toute forme dopposition.
Depuis la croisade contre les Talibans, les Etats-Unis utilisent
des bases militaires kirghizes pour les opérations en Afghanistan.
La mort en février 2002, de Sherali Nazarkulov, qui menait
une grève de la faim pour protester contre larrestation
du parlementaire Azimbek Beknazarov, a suscité un vaste mouvement
qui réclame désormais la démission du président
(cest le Courrier international du 28 février 2002
qui le dit).
En complément, lire Le gouvernement et la politique
un peu plus bas.
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