On est qui ?

Antoine

Chris

Etienne

Jérémie

Rémi

Rémi


  Alors lui, bon, on a été obligés de l’emmener parce que c’était le seul qui parlait russe. Enfin, « parler » c’est beaucoup dire, ou plutôt pas grand’chose, quelques mots, boire, manger, dormir, combien ça coûte ? Des restes du lycée. Même si dans l’ensemble, il était pratique, notre confiance aveugle en sa science infusée a failli nous jouer des tours. Quand il confond 400 et 4000, ça fait des variations de prix dangereuses... Il avait un petit dictionnaire de conversation (genre « Je parle comme Tolstoï en 3 semaines »), mais il se débrouillait toujours pour le laisser dans la poche du pantalon qui restait à l’hôtel quand on en avait le plus besoin (du dico pas du pantalon).

 

Le Rémi de Tours est très reconnaissable en montagne puisqu’il s’arrête fréquemment en route pour chercher un objet qui se trouve TOUJOURS dans le fond de son sac. Ou alors, il ne sait plus dans quelle poche il a mis l’objet en question et déballe tout pour le retrouver. Pis, faut dire, hein, les paysages, c’est joli, aussi. Hop-là, je vais prendre une photo. Le résultat est le même : le gars est souvent à la traîne.

  Il est du genre poli, voire un peu trop. Ce n’est pas un as de la négociation et comme il était l’unique interlocuteur du groupe, ça n’a pas toujours joué en notre faveur.

  Dans la vie, Rémi est journaliste dans un hebdomadaire agricole (eh oui, il faut de tout pour faire un monde). C’était donc le seul non-scientifique de ce club des Cinq. Il n’a toutefois pas eu trop à souffrir de discussions entre spécialistes.

  Il a même réussi à fédérer quelques uns de ses compagnons autour du génialissime jeu de course sur papier à petits carreaux, idéal quand il pleut dehors. Les sujets abordés alors étaient d’un niveau tout à fait compréhensible : « Putain, il m’a doublé, le gros con ! File-moi le stylo, je n’ai pas dit mon dernier mot. Trois carreaux, un sur le côté, je vais te griller au prochain tour. Bâtard ! Eh, mais ça pue ! T’as encore pété ? T’es vraiment dégeu ! » (jour 3 du trek autour de Karakol).

  Mais passons.

  Le piano, il pratique encore un poil, mais c’était surtout quand il était petit. Depuis, il a appris à frimer avec une guitare. Et depuis quelques temps, il tente de découvrir la musculation avec l’accordéon chromatique (là pour draguer, c’est déjà moins facile. Tirer la langue, ça n’aide pas à être bien vu). Bien entendu, aucun de ces instruments ne rentrait dans le sac à dos. Ils ne présentent donc qu’un intérêt nul dans la compréhension du voyage. ça aide juste à se faire une idée du bonhomme, et à comprendre pourquoi il est revenu avec un khomus, espèce de guitare/banjo à trois cordes traditionnelle, mais que seuls les idiots de touristes achètent encore aujourd’hui.

 

On a failli perdre Rémi quand il est descendu du train à Canyon Rouge, et que le train est reparti aussi sec avec les 4 autres à bord, sans que ceux-ci aient eu le temps sortir derrière lui. Heureusement, après beaucoup de cris et de gestes, les wagons ont de nouveau stoppé pour que le reste de la troupe puisse mettre pied à terre.