Enfin, ce 13 mai s’est produite à Bichkek une
évolution positive digne de la « révolution
des tulipes » : une révolte de pauvres
gens de la région de Djallalabad qui, par la suite, fut
détournée et afadie aussi bien à Och qu’à
Bichkek.
Contrairement à ce que l’on pressentait,
les deux grands leaders de l’opposition Kourmanbek BAKIEV
et Félix KOULOV viennent de s’entendre pour faire
front commun en prévision des élections présidentielles
du 10 juillet : Bakiev sera candidat à la présidence
et Koulov, qui ne se présentera pas, sera le Premier ministre
de Bakiev après avoir soutenu la candidature de son ami.
Cet attelage Bakiev-Koulov est le meilleur « ticket »
pour l’avenir de la Kirghizie. Le calme Bakiev sera excellent
pour mener la politique internationale et contrôler les
velléités du Sud dont il est originaire. Le bouillant
Koulov sera excellent pour tenir d’une poigne de fer la
situation intérieure, lutter contre la corruption et les
trafics (il s’y connait !) et faire adhérer le Nord
à la politique du sudiste Bakiev.
Il reste à souhaiter que ces deux hommes d’Etat
très prometteurs, dont la victoire est certaine, peut-être
même dès le premier tour, continueront à s’entendre
pour le plus grand bien de la Kirghizie : leurs caractères
sont complémentaires et leurs familles sont liées.
En attendant, les touristes peuvent revenir en Kirghizie
cet été : le calme règnera. L’argent
qu’ils apporteront (43 millions de dollars en 2003, 72 millions
en 2004 ) sera fondamental pour la survie (je dis bien la survie)
des pauvres bougres qui louent leur yourte, leurs chevaux, vendent
leur koumiss pour récupérer un peu de quoi supporter
l’hiver... J’ose espérer qu’en s’entendant
Bakiev et Koulov ont aussi pensé au triste sort de leurs
concitoyens.
Ce 14/5/05 René Cagnat.